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Les prédateurs numériques selon Reporters Sans Frontières...

Publié : jeu. 12 mars 2020, 14:53
par le Manchot Masqué
Vaste sujet qui n'a certes pas de liaison directe avec les logiciels libres, mais plutôt avec la démocratie que nous défendons via les logiciels libres.
Il est amusant de noter ici que RSF considère qu'il n'y a pas de prédateur numérique en France - j'ai bien ris.
https://rsf.org/fr/actualites/rsf-devoi ... -la-presse
C'est oublier la censure révoltante de wikipedia france et du CSA sur l'UPR et son président, l'obligation de collecte des adresses IP visitées pendant 3 ans, le reniflage de notre conso d'électricité et donc de nos habitudes via linky, les conversations téléphoniques enregistrées en douce par les RG, le nombre infâme d'articles sur le coronavirus venus cacher la privatisation et le référendum d'ADP + la réforme des retraites à coup de 49.3 tellement démocratique + la déliquescence ubuesque de la police nationale (merci au courageux M. Langlois pour ses interview et livre), bref - tous ces domaines où l'internet/le numérique servent à espionner/masquer/minimiser des faits, et désinformer joyeusement le citoyen en visant systématiquement la Russie ou la Chine, mais jamais la CIA ou l'OTAN...
La frontière entre GAFAM et dirigeants est devenue tellement malléable ces dernières années qu'il devient difficile de savoir qui est le pire prédateurs des deux. Avec la fin du 4ème pouvoir - comprenez une presse française complètement muselée car financée par des oligarques milliardaires proches du pouvoir, encore combien de pantins de l'UE verra t'on à l'élysée, parachutés par les merdias complices, physiques et virtuels, et l'argument débile du "vote utile" pour ceux qui n'ont de conviction que la sucette qu'on vient gentiment leur placer devant le nez ?
De toute évidence, RSF n'est plus ce qu'elle était.
Et quand on lit https://rsf.org/fr/france, il faut faire la part des choses.
D'un côté un pouvoir qui déteste les journalistes, humoristes, lanceurs d'alerte indépendants qui le combattent, et abuse largement de son autorité en transformant les forces républicaines de l'ordre en milice privée. La répression féroce des gilets jaunes restera à jamais une honte historique pour ce pays, que je mettrais personnellement à la hauteur de la rafle du Vél'd'Hiv. Pour ma part, le dictateur a juste changé d'uniforme et de logo.
De l'autre, des journalistes qui se font agresser parce qu'ils détournent et déforment les faits, et que nombre de manifestants jaunes se rendent soudainement compte qu'ils ne sont plus dans un pays libre et souverain.
En conclusion, RSF ou AFP - on est arrivé au même niveau. Pour le moment encore, internet reste le dernier bastion d'expression libre.
Mais jusqu'à quand ?

Re: Les prédateurs numériques selon Reporters Sans Frontières...

Publié : sam. 14 mars 2020, 23:52
par le Manchot Masqué
La rubrique Café LUG68 a été précisément créée pour les sujets plus "libres", n'étant pas forcément en premier degré avec les logiciels libres, mais permettant une discussion sur d'autres aspects et sujets plus vastes.
Libre à vous de ne pas en apprécier les discussions et de les éviter si elles brusquent vos convictions profondes. Il n'en reste pas moins que ceux qui ont de la bouteille dans l'association savent bien que depuis sarkozy, les politiques successifs n'ont cessé de trahir les logiciels et alternatives libres que nous défendons. On peut ensuite choisir de jouer l'autruche sur le sujet politique, en se taisant, en faisant semblant de ne pas voir les problèmes ou de les éviter, histoire de rentrer dans le moule du conformisme et de la collaboration passive. On peut aussi et tout simplement être arrivé récemment dans le monde du Libre, sans rien connaître de son histoire mouvementée et de sa culture propre, ce qui est déjà plus normal et pardonnable. Mais dans ce dernier cas, la stratégie de laisser les gens dans leur ignorance des faits et de l'histoire, juste pour faire du chiffre et sourire en prenant les lecteurs pour des imbéciles qui ne méritent pas d'être éduqués, ne me paraît pas une stratégie à suivre.
Si personne ne défend plus la liberté de penser et la liberté de parole, alors il ne faut pas s'étonner ou se plaindre quand la dictature prend la place de la démocratie, quant des flics gazent, tabassent ou éborgnent des manifestants dans la rue, et quant ceux qui gouvernent ont encore le culot ultime de sortir le 49.3, alors même qu'ils disposent de la majorité absolue à l'assemblée...
Il faut être clair et net : le choix politique de snober les logiciels libres à la faveur des GAFAM, que ce soit au niveau français ou européen (revoyez les interviews de Benjamin Bayart sur le parlement européen et les lobbys qui y règnent), est un fait qui n'a fait que progresser ces 13 dernières années. Arrêtons la plaisanterie du RGI et les intentions sans lendemain : chaque fois que les politiques auraient pu, et du, faire le choix logique du Libre, dans le meilleur des cas, ils se sont abstenus de prendre partie pour ne pas froisser les sacro-saintes règles de concurrence dictées par l'UE, et dans le pire, ils ont signé des contrats dans notre dos avec notamment microsoft, comme par exemple les contrats openbars avec notre armée, en nous cachant encore le montant de ces (juteuses) dépenses via le secret défense ! Voilà donc des salariés qui non seulement votent leur propre salaire et avantages, mais ont encore l'outrecuidance de n'avoir aucun compte à nous rendre - on va où là ?
Entre facebook qui s'amuse à fermer des comptes d'opposants politiques, google qui déréférence en douce les sites web de ces mêmes opposants, ou encore wikipedia et le CSA qui censurent l'UPR (qu'on aime ou pas - ce n'est pas la question) depuis des années, il y a moment donné ou les choses doivent être dites, et les citoyens informés, car c'est bien cela le problème de la France de ce début de XXIè siècle.
On le répète assez aux gens autour de nous : quand c'est gratuit, c'est vous le produit ! La première question logique que devrait donc avoir tout internaute averti, c'est de savoir qui paie tous les serveurs et les modérateurs de tous ces services prétendus "gratuits" en ligne, et combien ça coûte en terme d'argent, d'écologie, etc...
Ceux qui prennent encore les informations de wikipedia comme une référence absolue sont à côté de la plaque, parce que tout simplement les modérateurs sont des êtres humains qui ne peuvent pas être "neutres", et qui ne le sont effectivement pas dans le monde réel. Nous devons donc apprendre à nos concitoyens à critiquer le numérique au sens large, car arrêtons la plaisanterie : autant des années 2000, se mettre à GNU/Linux était un challenge pour bidouilleurs et ingénieurs, autant en 2020, GNU/Linux est devenu un OS grand public qui devrait être vendu dans tous les magasins. S'il ne l'est toujours pas, c'est bien parce que les politiques n'ont pas fait leur boulot ! On pourrait dire autant côté smartphone : la situation actuelle est une catastrophe pour nos libertés individuelles et le respect de notre vie privée !
Je pourrais continuer le discours et les arguments en ce sens, mais vous aurez compris mon point de vue : la fuite n'est pas la solution. Seule l'éducation et la critique permettent aux gens d'évoluer : faire juste de la présentation, de l'installation, et de la formation via des réunions informatisées reste certes des objectifs utiles et louables, mais ça ne suffit plus. Si on veut rendre les gens autonomes et avertis, et éviter l'assistanat informatique dans lequel s'installent beaucoup trop de nos concitoyens, alors cela passe aussi par de l'éducation populaire, et par des discussions sur des sujets parfois plus "sensibles", et même parfois clivants, mais toujours dans le respect du libre débat démocratique.
Et c'est bien le rôle de cette rubrique ! Bon vent à vous !

Re: Les prédateurs numériques selon Reporters Sans Frontières...

Publié : mar. 17 mars 2020, 01:55
par le Manchot Masqué
Autre article intéressant sur RSF : ils utilisent minecraft, aujourd'hui propriété de microsoft, pour soit-disant lutter contre la censure.
https://www.lesnumeriques.com/jeux-vide ... 48299.html
Depuis l'apparition du coronavirus, il est vrai que la censure chinoise s'est salement amplifiée, et un reportage récent montrait que même les outils "secondaires", utilisés généralement en contournement par les geeks avertis, ne marchent plus en Chine.
Ainsi l'idée d'utiliser un jeu en ligne n'est pas idiote en soi. On pourrait aussi bien parler de stéganographie et d'autres outils "cachés", rendant la détection d'information difficile voire impossible. Cela étant, ce choix de minecraft, pour des gens défendant des libertés, ça fait quand même tâche quelque part !

Sinon un bon point pour RSF : ils ont mis en ligne une pétition contre l'extradition de Julian Assange
https://rsf.org/fr/free-assange
Là encore, ceux qui demanderaient quel est le rapport avec le libre devraient se demander si on peut construire un journalisme libre et indépendant sans outils numériques libres. Comment en effet être certain qu'une messagerie prétendue "sécurisée" l'est réellement, si l'accès au code source est fermé ?
Sans outils numériques garantissant l'anonymat sur internet, c'est la mort assurée déjà de la liberté de parole, mais aussi de toute information indépendante des canaux officiels, et en particulier les informations "croustillantes" des lanceurs d'alerte, dont j'espère que personne ici ne trouvera normal qu'ils soient malmenés pour oser simplement dénoncer des faits qu'on veut nous cacher.
On trouve aussi en France des députés pour qui la Chine et son contrôle absolu sont des modèles à suivre, et qui prônent publiquement la fin de l'anonymat sur internet - donc pas la peine d'aller fustiger le parti communiste chinois : nous avons nous aussi nos petits nazillons à l'assemblée...
Maintenant est-ce bien cette société que nous voulons "singer", et laisser aux futures générations ? Parce que c'est bien ce qui est en train d'arriver petit à petit...
La fermeture des outils informatiques est une réalité qui n'a cessé de croître avec l'apparition de faux compatibles PC et de tablettes, maquillés pour gruger les consommateurs, et les rendre dépendants des fabricants. Et quand on voit youtube reprendre la propagande du pouvoir, via des messages parfois très orientés, ça sent mauvais pour la suite.